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La philosophie d'atelier à l'égide de laquelle s'inscrit Collegium, en plus de commander l'usage méthodique d'une géométrie architecturale, a une autre implication, qui rejoint le troisième moment structural de la constitution du corpus de Damisch: l'Istoria. Il pourrait à prime abord sembler que l'opposition d'une architecture de savoir à un récit de savoir oblitère le moment de l'Istoria dans la modélisation perspectiviste de Collegium. Or il n'en est rien. L'Istoria est en effet, dans le corpus de Damisch, un concept formel qui correspond à la latéralisation des perspectives urbinates, c'est-à-dire à la mise en avant de sa symétrie bilatérale. Il ne s'agit donc pas d'une notion temporelle mais d'une notion spatiale . Les configurations architecturales qui organisent les éléments de connaissance de Collegium constituent fondamentalement des dispositifs de connexion et la géométrie du plan, tout comme la théorie mathématique des graphes sur laquelle cette géométrie repose, sont une géométrie et une théorie de la connexion. Or les dispositifs de connexion sont d'abord et avant tout des constructions latérales. Une connexion est en effet une relation entre deux éléments qui, sous le rapport de cette relation même, sont symétriques autrement dit, une connexion est plus précisément une relation bilatérale .De manière plus générale, on peut d'ailleurs dire qu'il y a un lien entre l'horizontalité du plan , qui n'admet que la ligne et le point, et la latéralité des dispositifs de connexion, qui consistent exclusivement en des relations et des termes; entre l'extensibilité indéfinie du plan et de sa limite relative, à savoir l'horizon lorsque l'on circule dans ce plan, et la capacité relationnelle indéfinie de l'univers des connexions, toute clôture y étant essentiellement provisoire. |
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