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Cette histoire n'est pas celle qui appartient à la logique interne des choses, des connaissances en l'occurrence, mais celle qui relève d'une multiplicité de points de vue dont absolument aucun d'entre eux n'est porté par quelque chose qui constituerait 'l'essentiel'. De façon tout à fait cohérente avec cet historicisme, chaque point de vue témoigne de sa position dans l'ensemble et vaut par elle . Pour savoir, ai-je-dit, il faut construire. L'histoire vient avec l'heuristique . Et la réception est une forme de production . En supposant qu'il ne renonce pas à savoir, et qu'il ne renonce pas même à accéder à ce qui serait (en un sens à déterminer) la totalité, ou si l'on veut la réalité du savoir de son époque, l'individu contemporain doit aussi savoir que ce qu'il 'sait' est situé, circonstancié, modifié au gré de ses circulations dans l'ensemble nécessairement local des connaissances auxquelles il accède, et factorisé par autant de points de vue que de communications à autrui de cela qu'il 'sait'. Ce savoir second réclame ses propres hypothèses, ses propres vérifications sa propre vision. Éventuellement ces deux ordres de connaissance fusionnent et la dimension du 'récit' émerge: savoir c'est raconter l'histoire de ce que l'on sait et de ses circonstances, que l'on est seul à véritablement connaître et que l'on doit soi-même écrire, avec plus ou moins de rattachement aux grands récits de connaissance qui prévalent tout autour ou à ceux moins élaborés mais qui ont la faveur du moment. |
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