Origine 5
Le studiolo d'Urbino peut-il être considéré comme un mécanisme de monstration? Il semble non seulement que oui, mais qu'il s'agisse là, de concert avec les cabinets, collections et autres ensembles muséaux mentionnés plus haut, d'un cas particulièrement clair de ce qu'est une monstration — toutes ces entités sont en effet des architectures de présentation (une notion clairement connexe, et possiblement assimilable, à celle de monstration) Le degré de réussite du studiolo, c'est-à-dire le point jusqu'où il atteint (montre) son idéal, reste quant à lui une question ouverte. Mais c'est là une caractéristique fort intéressante puisqu'elle évite les pièges de la tautologie et du dogme (ou de leur équivalent pour une théorie plastique) et que, tout comme dans le cas de la falsifiabilité d'une théorie scientifique ou de la 'criticabilité' d'une théorie critique, elle implique qu'une théorie plastique (une oeuvre) peut, disons, échouer, et que l'on peut éventuellement montrer (par une oeuvre) qu'elle échoue. L'histoire a quant à elle retenu le studiolo d'Urbino comme l'un des exemples les plus accomplis de cabinets d'étude de la Renaissance, situé dans ce qui constitue pour certains le palais par excellence de cette période . Damisch fait notamment remarquer "la prétention que nourrissait Federico de voir la cour d'Urbino l'emporter sur toute autre par l'ordre et la méthode ... que reflète l'ordonnance des lieux" . Le principe de parcimonie conduit la théorie à la question de la méthode.