Origine 1
Le cabinet d'étude du palais ducal d'Urbino rassemble, dans ses portraits et dans sa marqueterie, un certain nombre de classifications: celle des arts libéraux (le trivium: grammaire, rhétorique et logique ou dialectique; le quadrivium: musique, astronomie, arithmétique et géométrie), celle des vertus (théologales: foi, espérance et charité; cardinales: courage, prudence, justice et tempérance), celle des muses, auxquelles sont associées pour la plupart des disciplines littéraires (Calliope: poésie épique; Clio: histoire; Erato: poésie d'amour et lyrique; Euterpe: poésie lyrique; Melpomène: tragédie; Polhymnie: chant sacré; Terpsichore: chant et danse; Thalie: comédie et poésie pastorale; Uranie: astronomie), d'autres disciplines encore, si l'on considère en particulier les portraits: philosophie, droit, médecine, théologie; l'art de la guerre, assurément, le duc étant un condottiere réputé et respecté; certains symboles politiques rattachés à la personne du duc: l'Ordre de l'Hermine, l'Ordre de la Jarretière, et cette autruche tenant dans son bec un morceau de fer, avec la devise 'ICAN VERDAIT EN CROCISEN' ('Ich kan verdant ein gros Eisen': 'Je peux digérer un gros morceau de fer'), héritée de Guidantonio, le père du duc; de manière plus générale, le doublet vie active/vie contemplative; enfin, Federico da Montefeltro lui-même, individualité exemplaire représentée dans une niche semblable à celle des vertus théologales et donc si l'on peut dire au même rang, comme s'il se fût agi de l'une d'entre elles ou d'une espèce unique mais de même élévation.